Le potamot et les méga-bassines

Le potamot et les méga-bassines

L'édito de la semaine

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Il existerait à ce jour et selon les connaissances scientifiques actuelles, plus de 90 espèces de potamots. Ces plantes aimant l'eau, du grec voisines du fleuve, colonisent entres-autres lieux, les marais et zones humides.

Aux alentours de Sainte Soline, De l'eau jaillit le feu se penche sur cet équilibre fragile et précieux entre être vivants et eau. Notre coup de cœur de la semaine ne se contente pas de suivre les activistes qui luttent dans le Marais poitevin contre ces immenses réserves artificielles appelées méga-bassines. Fabien Mazzocco met en évidence des intérêts divergents : irriguer toujours plus de maïs, pour manger toujours plus de viande versus habiter et cohabiter dans un monde faits de potamots et d'autres êtres vivants. Un monde où l'eau est un bien commun. « En parvenant à saisir toute la complexité de cet espace, les liens qui le composent, son film nous raconte comment est née la colère, comment elle grandit et insuffle aux habitant•es, et à celles et ceux qui les rejoignent, l’énergie nécessaire et vitale pour faire exister et émerger une autre relation au monde », nous explique Julia Pinget.

De l'eau encore dans Nafura, fontaine en arabe, de Paul Heintz. La plus haute fontaine du monde se trouve, paraît-il en Arabie Saoudite. Cadeau du roi à la ville de Djeddah, ce symbole de puissance, toute phallique, inspire à trois amies des joutes verbales pleines d'humour, devenant l'incarnation de tous les interdits et dominations. Un road movie nocturne pour se rappeler qu'aucun monument ne pourra faire disparaitre ni le désert, ni les femmes.

De l'eau, beaucoup, et de la vie sous-marine dans le cinéma scientifique et libre de Jean Painlevé. À partir des années 30, ce cinéaste et biologiste proche du mouvement surréaliste a réalisé de nombreux films ayant autant leur place en salle de classe que dans les ciné-clubs d'avant-garde. (À voir ou revoir la scène d'accouchement dans L'hippocampe, en location) Nous vous proposons cette semaine le dernier film qu'il a réalisé, sur la terre ferme cette fois et pour nous parler d'animaux beaucoup plus familiers : Les Pigeons du square. Ce court métrage plein d'humour sur la morphologie et le comportement du volatile, fabriqué pour et par des enfants, rejoint notre série de l'été à destination de toutes les personnes curieuses, quelque soit leur âge.


Si vous avez oublié ce qui peut se tramer dans la tête de deux enfants laissés seuls une journée d'été… NDDJ (Notre-Dame-du-Jambon) est là pour vous rafraîchir la mémoire. Grace et Sita Singh parviennent à saisir les aventures rocambolesques et quelques peu loufoques de leurs deux frères. Un peu de fraîcheur venue du Québec !

Il est enfin question d'objets rebelles. Dans Objetos rebeldes, Carolina Arias Ortiz, retourne au Costa Rica et interroge autant son histoire intime et familiale que celle de son pays d'origine au travers de ces mystérieuses pierres sphériques qui datent de l'ère précolombiennes, c’est-à-dire avant la colonisation européenne. L'anthropologue et cinéaste se demande ainsi : Qu'est-ce qui nous survit ? Qu'est-ce qui se transmet aux générations suivantes ?

De l'eau et quelques potamots pour nos enfants et pour tous les vivants. C'est, du moins, ce que nous espérons.

Bons films !