La Vie normale

La Vie normale

L'édito de la semaine

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La vie normale est bien plus intense. Retrouver la vie normale, ça reconnecte les synapses et c'est presque dur à supporter, tellement les émotions se ravivent. C'est Damien Samedi qui l'affirme – lui qui consomme quotidiennement, lui qui connaît trop bien la vie sous héroïne. Damien est le frère de Paloma Sermon-Daï, qui réalise le très beau Petit Samedi. Il est également le fils d'Ysma, et la cinéaste filme la relation de la mère et du fils. La confiance et la complicité. La fragilité de chacun, la volonté, la difficulté, dites avec simplicité. Paloma filme Damien et Ysma avec rigueur et une rare délicatesse. Et avec amour aussi. Ça donne envie de regarder leurs beaux visages et ça donne presque envie d'une vie normale au bord de la Meuse. Même si ça n'existe pas, une vie normale, et tant mieux. Ysma l'a bien compris, qui dit sans tristesse : « personne ne raconterait sa vie sans pleurer » !


En Sardaigne, il y a des maisons de fées, ou bien de sorcières, on ne sait pas trop, en tout cas de petites créatures tantôt bienfaitrices, tantôt maléfiques. Elles avaient été creusées dans la pierre il y a 6 000 ans (à peu près). Pas étonnant que le pays sarde regorge d'histoires fantastiques. Domus de Janas, c'est le nom des maisons et aussi du film de Myriam Raccah que nous vous proposons. C'est un conte d'été caniculaire, porté par des légendes locales qui remontent à la surface et se rappellent aux habitants, qui auraient tendance, dans leur vie quotidienne, à oublier les imaginaires ancestraux qui les réunissent. Les chants traditionnels, les feux de la Saint-Jean, un chœur de jeunes hommes... les fées doivent bien être quelque part, tapies dans le passé. Un feu menace de tout brûler. Le film navigue en ces paysages, entre la beauté des légendes et celle de la vie normale...


Deux films cette semaine montrent des tournages de cinéma.

D'abord, Marguerite Duras. Duras filme : Duras est au travail sur le plateau de son film Agatha et les lectures illimitées : « Un dialogue entre un frère et une sœur, unis par un amour interdit, à l'heure de la séparation ». Voici Bulle Ogier, voici Yann Andréa, et Marguerite, l'œil à l'œilleton et dirigeant ses comédiens dans l'hôtel des Roches Noires à Trouville, où elle habita et qui l'inspira tant. Et puis Duras qui parle de son travail : « Je n’aime que le cinéma intellectuel, que le cinéma intelligent (...) car dans l’autre cinéma (de fiction), je ne comprends pas ce que l’on me montre de l’amour ».

Ensuite, Ilham Pickel, 12 ans. Dans Petite Leçon de cinéma : le documentaire, de Jean-Stéphane Bron. C'est tout simple et c'est le nouveau court métrage de notre série de films pour enfants cet été. « C’est quoi exactement le cinéma documentaire, et c’est pour qui ? » se demande notre programmatrice Pauline David. Et bien ce film se propose de nous faire connaître un peu ce que c'est que de tourner un film, de poser des questions et de rencontrer des gens. Ilham filme sa famille, sa tante, sa mère, ses grands-parents, et Jean-Stéphane lui propose des solutions, lui montre un peu comment s'y prendre. Voilà qui nous documente sur tout cela : la famille, la mère, la tante, Ilham, le cinéma et même... la méthode du cinéaste Jean-Stéphane Bron ! Magique, non ?

Et pour finir, rapidement, une solution quand le monde est pas drôle. Quand il nous contraint, quand on ne s'y reconnaît pas, quand on a besoin de le faire sortir de ses stéréotypes et de ses normes, de ses schémas de domination, de ses identités figées, de ses corsets multiples : adopter une attitude... clownesque. Tout simplement. Voilà ce que nous proposent les clown·esses du film Clown*esses !

Bons films !