
Jim Morrison dans l'espace
L'édito de la semaine
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Artemis est la déesse de la chasse, de la nature sauvage et des accouchements. Elle est la fille de Zeus (ce qui est assez classe) et la sœur jumelle d'Apollon. Apollon est le dieu des arts, de la musique, de la beauté masculine et de la poésie. Artemis a souvent une biche à ses côtés. Apollon est le dieu du tir à l'arc, aussi, et aussi de la lumière. Zeus leur papa est le dieu du ciel et Artemis la déesse de la Lune. Pour résumer.
À partir de 2025 le programme Artemis, qui réunit la NASA, les agences spatiales européenne, canadienne, et japonaise, prévoit une campagne de missions d'exploration habitées de l'espace lointain, jusqu'à la Lune et, un jour, sur Mars. De leur côté, les Russes et les Chinois auraient le projet de construire d'ici 2033 une centrale nucléaire sur notre satellite. Et en parlant de satellites, il y en a en ce moment 6 764 de l'entreprise Starlink en orbite, (dont 6 714 fonctionnent) – vous les avez peut-être vus un soir d'été paisible à contempler l'infini étoilé.
L'histoire de la conquête spatiale est un joyeux (?) mélange d'enjeux politiques, guerriers, coloniaux, commerciaux et scientifiques. Faisons-y un tour, dans l'Espace, avec notre Tours, détours de la semaine. Cinq films qui témoignent de nos ambitions humaines pour connaître ou conquérir l'Espace, du plus proche (la Lune, 384 400 km quand même) au plus éloigné (savez-vous que la plus lointaine étoile observée s'appelle Icare ? N'est-ce pas Icare qui, à trop s'approcher du soleil, vit fondre ses ailes de cire et chut dans la mer ?)
Vous partirez donc à beaucoup d'années-lumière dans un magnifique film scientifique de 1937 (Voyage dans le ciel, de Jean Painlevé et Achille Pierre Dufour, « meilleur truqueur de l'époque »). Vous revivrez avec d'incroyables images fournies par la NASA la mission Apollo 11 (Apollon, oui, le frère d'Artemis, si vous suivez) dans Moonwalk One. Vous apprendrez dans Premiers sur la Lune qu'en 1938, paraît-il (mais il est permis de douter), les Russes avaient déjà préparé le voyage. Les Libanais n'étaient pas en reste : The Lebanese Rocket Society raconte le programme spatial du pays dans les années 60. Et enfin, s'il faut tout conquérir, tout coloniser, pourquoi pas aller sur Mars ? C'est l'ambition des candidats au voyage qui se proposent dans The Mars Project pour l'aventure ultime, et peut-être sans retour...
La Lune encore : Moonlight Drive est la première chanson que Jim Morrison a chantée, a capella, à Ray Manzarek, lors de leur rencontre impromptue à Venice Beach, le 8 juillet 1965. Il avait alors 21 ans, et avait déjà choisi un nom pour son groupe : The Doors. Un nom inspiré d'un vers de William Blake : « Si les portes de la perception étaient purifiées, toute chose apparaîtrait à l'Homme telle qu'elle est : infinie ». La vie de Jim Morrison ne fut pas infinie : il aurait eu 81 ans dans deux jours s'il n'était pas mort à 27. Le film When You're Strange, de Tom DiCillo (Ça tourne à Manhattan), raconte la trajectoire du chanteur-poète pendant les courtes années d'existence du groupe. Les riches images d'archive sont impressionnantes : un road-trip dans lequel Jim se met en scène au volant d'un bolide dans le désert, des images de concerts dont la scène est davantage peuplée de flics que de musiciens, des sessions d'enregistrement rendues difficiles par les multiples produits ingérés... On y voit surtout une gueule de gamin qui se transforme en intense rock-star, érotique et scandaleuse, et qui brûle ses ailes : Icare et Apollon, Jim rejoint la mythologie.
Bons films !
Les éditos passés





