Résumé
En suivant jour après jour la campagne électorale des élections municipales de Predappio, ville natale de Mussolini, “Grano Amaro” raconte le parcours de deux candidats amateurs dans une élection dont l’enjeu les dépasse. Très vite la campagne est phagocytée par la grande question de l’héritage mussolinien : que faire de la tombe du dictateur ? Le film retrace le combat pour la mairie qui, administrée par la gauche depuis 1945, risque de tomber aux mains de l’extrême droite.
L'avis de Tënk
Que faire avec les ombres, celles qui nous encombrent, celles qu’on refuse ? C’est la question posée en creux par "Grano Amaro", au long de cette campagne municipale, qui rejoue à son échelle des problématiques politiques européennes. Passant d’un candidat à l’autre, on sent petit à petit grandir la présence de ceux que la gauche sortante tente d’évincer de la campagne : Mussolini, d’abord, et la persistance du fascisme, mais aussi le maire de gauche sortant, monstre politique local, paternaliste assumé.
Chaque camp, à sa manière, est chargé de sa figure tutélaire. Se pose alors la question de l’héritage, et la droite semble aujourd’hui plus à l’aise avec ses bagages…
Alors que faire avec les ombres ? Il semble qu’il faille les prendre à bras le corps. Sans cela, elles ressurgissent, jusqu’à prendre toute la place.
Alizée Mandereau
Chargée de production à Tënk