Résumé
Une approche teintée d’expressionnisme de l’univers des aveugles et de leur solitude.
L'avis de Tënk
Ce film qui a révélé Audrius Stonys est pourvu de ce que l'on appelle un sujet : la cécité. Totalement à rebours de ce que ferait un film conventionnel, il ne s'agit ici pas de traiter de ce sujet, mais de l'approcher par les moyens sensibles offerts par le cinéma – et entre les mains de Stonys, il n'en manque pas. L'agencement des fragments nous plonge dans un onirisme mélancolique en noir et blanc, décollé de la réalité, une impression que la bande son, pleine d'écarts, de béances, de silences accentue encore. Après l'époque soviétique où la voix officielle pesait tant sur les images pour leur imposer un sens univoque, c'est un cinéma qui se fait sans les mots, comme s'il s'agissait de le recommencer, à partir d'un nouvel âge primitif.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique