Résumé
Telle une élégie visuelle, My Memory Is Full of Ghosts explore une réalité écrasée entre passé, présent et avenir à Homs, en Syrie. Derrière l’autoportrait d’une population exsangue en quête de normalité, surgissent les souvenirs de la ville, hantée par la destruction, la défiguration et la perte.
L'avis de Tënk
Un décor de fin du monde. Des silhouettes se fraient un chemin dans les ruines. Homs se relève de ses années de guerre. Devant la caméra, d'Anas Zawahri, celleux qui restent prennent la pose en silence, regardent l’objectif, détournent les yeux, nous font face.
Soudain, leurs voix déconnectées des corps s’élèvent. Elles racontent un conflit sans fin, les traumatismes, le deuil, et la vie qui s’installe de nouveau… Ces survivant·es sont comme leur cité, dévasté·es, hanté·es par les absent·es et cependant debout.
D’une parole tournée vers soi, leurs récits basculent parfois vers une exploration de leur rapport à Homs qui devient un personnage auquel iels s’adressent. Se remet-on jamais des maux de la guerre ? Peut-être, nous dit le film de Zawahri, en les nommant. My Memory is Full of Ghosts travaille contre le silence. Les rencontres, les témoignages recueillis ouvrent un chemin vers une possible guérison.
Katy Léna Ndiaye
Réalisatrice, productrice
