Résumé
« C’est quoi ce pays d’assistés ? De feignasses ? » Sur le plateau des Grandes Gueules, l’avocate parisienne Sarah Saldmann s’emporte : « Le Smic, c’est déjà pas mal. » D’où l’invitation du député François Ruffin : « Je vous demande d’essayer de vivre, madame Saldmann, pendant trois mois, avec 1 300 €. – Admettons, mais une semaine, ça sera déjà pas mal. » Alors : peut-on réinsérer les riches ?
Une comédie documentaire, avec des rires et des larmes, qui met à l’honneur ceux qui tiennent le pays debout.
L'avis de Tënk
D'emblée, le tarif d'un croque-monsieur pour riches donne le ton du décalage : 54 euros ! Mais il est parfumé à la truffe… La protagoniste de Au boulot ! parle au nom des consommateurs de truffes. Son rôle à la télévision, en plus de faciliter la vente de coca-cola, est de porter une parole condescendante et dénigrante à l'encontre des assistés qui devraient arrêter de se plaindre. La facétie du film de François Ruffin et Gilles Perret consiste à amorcer une rééducation sociale des riches en confrontant cette jeune représentante de la bourgeoisie aux métiers difficiles et mal-rémunérés. Il s'agit d'une facétie, les riches ne se rééduquant vraiment qu'à coups plus affutés, mais cette excursion d'une mini starlette de télé dans le monde réel de « ceux qui galèrent » a pour objet politique de leur donner du corps et de la voix. À cette fin réussie, Au boulot ! use un peu quand même des ressorts maudits de cette satanée téléréalité.
Sylvain Baldus
Responsable des acquisitions de Tënk