Résumé
Exilé en France pour avoir critiqué le régime de Bachar el-Assad, le réalisateur Ossama Mohammed a suivi pas à pas la révolution syrienne grâce aux vidéos postées sur les réseaux sociaux. Il a transmis son savoir par écrans interposés à une jeune Kurde de Homs, Wiam Simav Bedirxan. Ce film retrace l’histoire de cette relation “maître-élève” à travers les images de la révolte, filmée de l’intérieur.
L'avis de Tënk
En 2014, lorsqu'il fut présenté en France, "Eau argentée - Syrie autoportrait" marqua les esprits. Et comment pouvait-il en être autrement pour ceux qui, par ce film, découvraient la réalité morbide de la guerre civile syrienne filmée au plus près par les objectifs anonymes de centaines de téléphones portables ? "Eau argentée" est un pari cinématographique périlleux. Il est d'ailleurs parfois difficilement supportable pour le spectateur. Il consiste à donner de la voix à ceux qui souffrent de la guerre, à amplifier la clameur de la rébellion. Pour cela, Ossama Mohammed se risque à ne rien cacher de la violence des vidéos YouTube qui font la matière première de son film. Sa rencontre avec Wiam Simav Bedirxan, via messagerie internet, apporte une respiration nécessaire. Car, tout à coup, un regard est identifiable derrière la caméra, un dialogue peut s'instaurer.
Sylvain Baldus
Réalisateur