Résumé
« Quand une prêtresse vaudou haïtienne, une Mambo, meurt, c’est aux enfants de célébrer la divinité qu’elle servait. Il est temps pour ma mère de revenir au pays pour accomplir ce rituel en l’honneur de ma grand-mère défunte. » (Wilmarc Val)
L'avis de Tënk
Il y a plusieurs films, dans Brave. Le premier, c'est celui que toute famille peut constituer, entre mémoire, tristesse, joie et complicité. Il s'agit pour le réalisateur d'honorer sa défunte grand-mère, en partant de France jusqu'à Haïti sur la trace de sa propre mère en pleine préparation d'une cérémonie. Mais ce voyage mémoriel emprunte bientôt un autre chemin, celui du dialogue avec les esprits. Cette grand-mère était une prêtresse vaudou. Il est donc nécessaire de prendre le relais par ces nuits de transe collective, afin de perpétuer un fil magique et intime entre ancêtres et nouvelles générations en exil. La réussite de Brave est de nous plonger dans ces rites par un prisme très personnel. En sollicitant par la danse et le chant la bienveillance des esprits, le fil entre les générations reste tendu. Le touchant film de famille prend une tournure ethnographique et il déploie une grammaire visuelle et sonore magistrale, très travaillée.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant