Résumé
Au 17e siècle, Antoni Van Leeuwenhoek, un drapier de Delft, entreprend la fabrication d’objectifs en verre, afin de mieux étudier la qualité de son textile. Il fond, coule et moud de petites perles de verre. Ses minuscules lentilles sont si lumineuses et ont un tel pouvoir grossissant que l’homme semble être entré dans une nouvelle dimension. Est-il le premier à voir de petites “bêtes” en mouvement dans une goutte d’eau ? Comment décrire quelque chose que nul n’a vu jamais auparavant ? Sarah Vanagt commence alors un voyage dans sa ville natale de Bruxelles, avec le microscope de Leeuwenhoek à la main. Elle ramasse des petites choses disparates disséminées ici et là et tente de découvrir à quoi pouvaient ressembler les premières images microscopiques. Tout en filmant, elle se demande pourquoi nous cherchons toujours des formes que nous connaissons déjà, lorsque notre œil est confronté à l’inconnu.
L'avis de Tënk
Dans les films de Sarah Vanagt, le spectateur est invité à changer d’échelle et de perspective, à entrer dans l’infra, le parallèle, l’entre-deux, l’à-côté… À chaque fois, la cinéaste belge réveille notre appétit pour de nouveaux récits avec la part d’émerveillement et de gravité de l’enfance en chacun de nous. Non seulement explore-t-elle le processus optique et cinématographique, mais elle en rebricole souvent l’outil lui-même (de la lentille optique, la lanterne magique, jusqu’au téléphone portable). Seule ou avec la complicité d’enfants, elle génère de nouvelles images dont la poésie et la résonance avec l’Histoire et le monde contemporain donnent toute sa puissance à son travail.
Javier Packer Comyn
Secrétaire général du Centre de l'audiovisuel à Bruxelles - CBA