Résumé
« En épousant la fille d’Enrico Macias, je ne me doutais pas que trente ans plus tard je lui en voudrais encore d’avoir transformé nos noces en show démesuré. En revoyant le film du mariage, je réalise que c’est vraiment là que j’ai commencé à “fonder une famille” : deux fils, une séparation, trois filles, une autre séparation, un deuil. Sur la tombe de mon psy, je tente une sorte d’inventaire. Que nous ont légué nos pères et nos mères ? Et moi, que vais-je laisser à mes enfants ? » (Oury Milshtein)
L'avis de Tënk
Il y a plusieurs gestes à l’origine de ce film unique et à certains égards bouleversant qu’est Pour ton mariage. Tous me semblent constituer d’intimes transgressions, de celles dont nous avons parfois besoin pour avancer. Une prise de risques, une mise à nu nécessaires pour seulement comprendre ce que nous avons, ce que nous sommes, sur qui et sur quoi nous pouvons compter. « J’ai envie d’essayer des trucs… » entend-on ici au cours du premier repas de famille. Et, de fait, le film est fait de bribes, de fragments de vie et d’extraits de films dont la convocation par Oury Milshtein et leur agencement s’avère pour lui une nécessité aujourd’hui. Seulement voilà, tous ces morceaux épars d’une vie de cinéma et des films d’une vie font ils un film ? À partir de quand, de quoi y a-t-il un film ? Quel en est le soubassement qui donnerait au montage sa cohérence, sa juste durée - sa raison d’être ? Ces questions, le film les contient, il en extrait sa forme. Cette forme hétéroclite en est assurément la seule possible et donc aussi la plus juste.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
