Résumé
Entre 1989 et 1990, sous le soleil du Vaucluse, cinq femmes qui se connaissent depuis l’enfance organisent sept braquages. Le montant des butins ne dépassera par 330 000 francs. Des braquages pour faire bouillir la marmite, des butins sitôt dépensés au supermarché du coin. Elles sont arrêtées à leur huitième coup. Préventive pour toutes les cinq. La presse parle du « gang des Amazones ». Jugées aux assises de Carpentras, quatre des accusées ressortent libres du tribunal, la cinquième purge un an. Ce film est leur portrait ainsi que celui, en miroir, d’une ville qui n’a pas condamné leur passage à l’acte. Une rencontre forte et émouvante entre ces femmes braqueuses et des hommes de loi.
L'avis de Tënk
« Tout le monde y pense. La seule différence, c'est que, nous, on l'a fait. » Face caméra, Hélène, Katye et Laurence parlent librement de leur histoire : cinq copines dans la galère devenues braqueuses en série. Un fait divers romanesque qui a affolé la presse au début des années 1990. Quand Solveig Anspach rencontre ces femmes, elles ont retrouvé leur vie rangée. Mais leurs visages s'animent encore quand elles racontent la joie de voir leurs gosses courir dans les rayons d'Auchan, enfin libres de pouvoir acheter ce qu'ils voulaient avec l'argent des casses. Patiemment, la cinéaste montre aussi leur sang-froid, leur force, la difficulté de s'arrêter une fois grisées par l'argent facile et, finalement, le dur retour à la réalité.
Il est ici question d'amitié, de désobéir et quelque part d'une certaine compréhension de la société face à leur geste. Près de 35 ans plus tard, les Amazones du Vaucluse inspirent encore le cinéma, avec une fiction sortie en salle cet automne. Anspach en a fait, elle, une histoire de femmes et une histoire du peuple.
Éva Tourrent
Responsable de la programmation et co-directrice artistique de Tënk