Résumé
Claudine Bories donne la parole aux hommes et les écoute parler d’eux, de leur enfance, de l’amour, de leur sexualité, de leurs rapports avec les autres, de leur vie quotidienne. Chacun est montré dans son univers personnel ou familial et parle de son histoire.
L'avis de Tënk
En 1981, le film fait grand bruit : Grand prix de la Compétition Française à Cinéma du réel, sélection au FIFF de Créteil et surtout, présentation dans la section Perspectives du cinéma français au festival de Cannes. C’est que Juliette du côté des hommes est malicieux, vif, intense. Le dispositif en est simple qui, pour sa plus grande part, offre à des hommes de s’exprimer face à l’objectif. Il permet à Claudine Bories, qui reste hors-champ, de faire miroiter par sa présence et ses questions ce qui se joue de part et d’autre de la caméra : séduction, attente et désir. Désir de l’autre, désir du film, désir de se dire, intimement et parfois pour la première fois. Le rire fuse, suscité par ce qu’il y a de troublant, d’émouvant et de plaisant dans ces rencontres. Un plaisir que n’éclipse pas une lecture actualisée : à son filtre ces hommes ont plutôt bien entamé une déconstruction – terme volontairement anachronique – à laquelle ils n’étaient pas encore appelés.
Corinne Bopp
Périphérie