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39 jours
90 min
Finlande, 2012

Musique originale : Pertti Kurikan Nimipäivät Production : Mouka Filmi
Finnois
Français


Ovidie programme



Résumé


Le plus célèbre groupe punk finlandais s’appelle Pertti Kurikan Nimipäivät et rassemble quatre individus souffrant de troubles mentaux. De répétitions improvisées en concerts, Jukka Kärkkäinen et J-P Passi filment l’intimité de ces musiciens, qui hurlent leur mal de vivre tout en étant parfaitement intégrés à la société finlandaise, comme une « jam session » de bruit et de fureur, aux frontières de la norme.

L'avis de Tënk


Je ne sais pas comment on dit « seum » en finlandais, mais une chose est sûre, Pertti Kurikan l’a. Et il partage cette rage communicative à qui veut bien l’écouter et le prendre au sérieux. Souffrant d’une forme d’autisme, il a choisi le punk pour laisser exploser sa colère contre les institutions et plus particulièrement contre la sienne qui lui impose des heures de repas et des rendez-vous chez le pédicure. Il est le frontman du groupe Pertti Kurikan Nimipäivät qu’il a créé avec ses coéquipiers Kari, Toni et Sami (qu’il ne peut pas piffrer), tous atteints de handicaps mentaux. Avec l’aide de leur éducateur référent, ils se retrouvent plusieurs fois par semaine pour répéter et réaliser leur rêve : sortir un disque et partir en tournée.
J’ai découvert cette pépite finlandaise il y a une bonne douzaine d’années, lorsque j’étais membre du jury du FIFIGROT (Festival du film grolandais). Je me souviens de délibérations chaotiques, étant la seule personne autour de la table à ne pas être morte-saoule. Je me rappelle qu’il y avait eu débat de poivrots autour de ce qui était punk ou pas, si le punk était réellement mort ou non. Alors que pour moi, Pertti est l’incarnation-même du punk. Il veut abattre ce qui l’opprime, il refuse le narratif de l’autiste soumis aux autorités psy. Il se fiche éperdument de ce qu’on pense de lui. Et, mieux encore, lui et ses amis sont plutôt talentueux. La musique qu’ils jouent sur scène devant un public enthousiaste vaut bien la discographie d’Exploited.
Si ce film m’a marquée, c’est parce qu’il réussit la difficile performance de ne jamais être condescendant. On sait à quel point il est difficile d’éviter cet écueil dès lors qu’il est question de handicap. Ici nos protagonistes ont leurs joies, leur peine, leur chagrin d’amour, et leur discipline. Leurs combats ne nous semblent jamais futiles car au fond, c’est vrai, c’est chiant d’aller chez le pédicure, heureusement que Pertti est là pour nous le rappeler. Non, le punk n’est pas complètement mort.

 

 

Ovidie
Documentariste et réalisatrice de fiction

 

 

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