Résumé
“Rage” est un film sur l’acid techno, la TB-303, les rave parties, le désordre, l’instinct de vie et l’instinct de mort, les sociétés secrètes et le chaos, l’enfance, le bruit, le plaisir de faire de la musique et de l’entendre, la violence et comment lui répondre par la violence. L’amour. À 80 ans, Ronald Creagh chante Joe Hill à tue tête. Gaetano Manfredonia révèle la beauté convulsive de l’anarchisme expérimental. Brandon Spivey et Richie Anderson font une démonstration d’acid hardcore dans une chambre de 3 mètres sur 4. Des mouvements circulaires et réguliers de caméra dans des paysages témoignent d’un agir solitaire et résistant. Des architectures nous transportent dans des zones utopiques silencieuses. Et régulièrement, des rires, des enfants, des explosions, des images anciennes de rave parties au milieu de nulle part nous convoquent à une vitalité sans limite. Une sourde clarté émerge de tout cela : obéir ? À quoi bon.
L'avis de Tënk
Je ne peux pas séparer "Rage" de sa première projection, le 11 mars 2017, à Bruxelles.
Comment dire l’amour et la fièvre inouïes qui circulaient dans l’assemblée ce soir-là ?
Télescopage de générations, de sentiments, de pensées. Ce film est un monstre, la vie entre dedans à fond. Chaque contact avec Dominique Lolhé ou son travail est une grande rasade d’énergie et d’irrévérence, loin d’un culte de la personnalité qui aurait pu s’imposer. Tout, dans ce film coréalisé avec Guy-Marc Hinant, œuvre, par un tour de force paradoxal, pour le collectif et pour la liberté.
Inès Rabadan
Réalisatrice