Résumé
Un corbillard sillonne les rues de Medellín, tandis qu’un jeune réalisateur raconte son histoire dans cette ville marquée par les conflits, la violence et les paradoxes. Il se souvient de son enfance, de sa rencontre avec le cinéma d’auteur de son pays et de la découverte de sa sexualité. Il tente ensuite de réaliser son premier film, une fiction sur une secte de fantômes. Le casting se fait au sein de la jeunesse queer de Medellin, mais l’acteur principal meurt d’une overdose, à l’âge de 21 ans. Alors que le réalisateur voit disparaître d’autres amis, Anhell69 explore les craintes, les doutes et les rêves d’une génération anéantie, et la lutte pour continuer à faire du cinéma.
L'avis de Tënk
Ce portrait à la fois morbide et tendre de la jeune génération de Medellín se joue des frontières que nous avons tendance à construire entre fiction et documentaire. Une histoire de fantômes, racontée depuis les profondeurs de la sous-culture queer. Alors que le réalisateur Theo Montoya préparait une fiction sur les fantômes dans la vie réelle, il a été confronté à la réalité indéniable de la mort. Il a donc transformé son histoire fictive sur la coexistence des mondes des vivants et des morts en un documentaire obsédant sur la juxtaposition d'une perte dévastatrice et d'une soif de vivre débridée au sein de sa propre génération. Ses personnages réfléchissent à leur identité sexuelle en transition, à l'absence de perspectives d'avenir, à la drogue, à la mort comme compagne constante et au besoin brûlant de vivre le moment présent. Ce film est lui-même un métamorphe entre fiction et réalité, une vision dansante, lascivement mordante et tendre en même temps, d'un monde de fantômes glamour sur la piste de danse.
Luc-Carolin Ziemann
Programmatrice, autrice et formatrice cinéma