Résumé
À l’aube, un homme part à la recherche d’un silure. Ce très gros poisson originaire du Danube suscite la même méfiance que nous inspire un corps étranger ou un inconnu, suspecté de déranger l’ordre préétabli. Soudain, des phénomènes énigmatiques entravent la traversée du pêcheur. Ce film imprégné d’un réalisme magique redonne aux termes “étrange” et “étranger” leurs sens primitivement indistincts.
L'avis de Tënk
“La Rivière Tanier”, tissé de différentes voix, était un portrait contrasté de la grand-mère de June Balthazard, et mettait en avant les fêlures de l’identité mauricienne et l’histoire de la colonisation.
“Le Baiser du silure” conserve une approche sensible, une forme éclatée et très écrite, pour décentrer le regard. Entre science et fantastique, le film tente la capture de deux espèces sœurs : l’être humain et le silure, animal inquiétant qui rôdait dans les conversations de “L’Inconnu du lac” de Guiraudie…
Espèce dite étrangère, donc dite dangereuse, nuisible, invasive… À comparer avec les discours sur le Frelon asiatique, la Tortue de Floride, le Castor du Chili (ou Loutre d’Amérique), la Berce de Perse (ou du Caucase), et d’autres…
Pietà, conquête ou étreinte, l’image finale du film est éclatante et concentre tout le faisceau des significations.
Roxanne Riou et Jimmy Deniziot
Pré-sélectionneurs pour les États généraux
du film documentaire - Lussas