Résumé
Une journée avec les fossoyeurs anciens et nouveaux du cimetière de Pantin, ces hommes qui voient la mort de près. Tout en travaillant, ils nous parlent avec humour et franchise de leur vie, de leur métier et de la mort qu’ils côtoient tous les jours… ou comment tomber sur un os devient routine. Mais s’agit-il vraiment d’un métier comme un autre ?
L'avis de Tënk
Une journée de travail, de l’appel du matin à celui du soir, par deux sortes de travailleurs : les plus vieux, les fossoyeurs par vocation presque, ou par transmission (ils sont blancs), et les plus jeunes, fossoyeurs par défaut, ou par nécessité (ils sont noirs).
Le regard ethnographique, qui s’attache à la parole et aux gestes des travailleurs, aux outils et compétences nécessaires à l’exercice d’un métier, ne peut circonscrire l’objet même de ce travail : car la manipulation des os et des chairs décomposées, malgré toute distance, frôle l’abîme.
Le film de Julie Bertuccelli, paradoxalement accueillant, est aussi l’étude d’une drôle de société, la nôtre, qui fait commerce de tout, jusqu’à monnayer le repos éternel (à savoir : vingt ans), avant de faire glisser les os dans la fosse commune. Parmi les déchets, la chaux vive et l’oubli. La mort, la vraie.