Résumé
“La sculpture c’était une manière de me consoler moi-même. C’est pas uniquement en lien avec la tristesse, c’est en lien avec toutes les émotions. C’est comme si je pouvais bercer mes émotions, ou leur offrir un berceau”. Dans son atelier, l’artiste Johanna Monnier nous parle de son lien avec son travail : sculptures vivantes, costumes d’êtres imaginaires… à travers ses créations elle a trouvé une sécurité, une manière d’exister et d’aimer. Sa parole éclaire les univers sensibles qu’elle invente, ses créations s’animent, mises en scène dans un jeu complice entre l’artiste et la réalisatrice. Un film sur l’acte de création comme force de vie.
L'avis de Tënk
À l’orée d’une forêt, deux hommes fument tranquillement devant un bâtiment qui semble squatté. Au sol, un cordon blanc traverse l’image. Une femme en combinaison, mi-spationaute, mi-fœtus, la remonte comme en rappel, jusqu’à un atelier où, entrant, elle se voit en train de dessiner.
Entre documentaire et œuvre visuelle, la réalisatrice Clara Alloing et l'artiste Johanna Monnier nous font entrer dans un portrait onirique habité de fantasmes, de cauchemars, de deuil et de tendresse. La texture nostalgique du super 8, la proposition sonore et, par-dessus tout cela, la voix brute mais presque chuchotée de Johanna résonnent avec sa démarche artistique qui travaille la matière pour offrir une peau à ses émotions. Nous nous surprenons nous-même à ressentir son réconfort en la regardant bercer ces sculptures les unes après les autres, jusqu’au creux de la rivière.
Lola Balsas Jorge & Baptiste Desroches-Daudel
Membres de la commission "Films en route" 2022