Résumé
Contraint de rejoindre l’Armée de libération palestinienne un mois avant le soulèvement syrien, le réalisateur Samer Salameh, accompagné de ses amis activistes, décide de documenter les espoirs, les luttes et les pertes qu’ils ont éprouvés. Tourné au moyen de caméras au poing, de caméras espions et de smartphones, “194, nous, enfants du camp” retrace, de façon intime, le parcours de cinq personnalités du camp Yarmouk
L'avis de Tënk
Cinq ans après avoir été un personnage du film d'Axel Salvatori-Sinz, "Les Chebabs de Yarmouk", Samer Salameh décide de faire entendre sa voix et prend à son tour la caméra. Le film d'Axel Salvatori-Sinz documentait la vie du groupe d'amis de Samer à Yarmouk, juste avant les bombardements massifs de 2012. Celui de Samer Salameh témoigne à la première personne de la dispersion ou la disparition de ses amis, suite à la prise du camp par l'Etat Islamique en 2015. Il confesse en voix-off : "Je laisse la caméra filmer d'elle-même tandis que je chute au plus profond du récit". Les rues abritant ses souvenirs d'enfance se confondent avec les lieux de luttes sanglantes. À ses côtés, le spectateur partage son impuissance tandis qu'il nous montre sa ville natale en train de disparaître ; posant un autre regard sur ce même lieu à l'histoire complexe et tragique.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice