Résumé
Dans une ferme, comme dans beaucoup d’autres en Moldavie, la femme est partie travailler à l’étranger, laissant le père seul avec les enfants. Costica met un point d’honneur à bien élever ses enfants. Il surveille leurs études, leur coupe les cheveux, leur fait la lecture et les mobilise pour les travaux de la ferme, le ménage, la cuisine… L’éloignement de la mère est pallié par une organisation collective du travail. Il fait de sa vie une pièce de théâtre où les corvées se muent en jeux et dont ses enfants sont à la fois les spectateurs et les acteurs.
L'avis de Tënk
Il y a chez Thomas Ciulei, une jubilation, un plaisir du jeu auxquels se joignent ses personnages, une autre manière pour eux de surmonter des situations parfois un peu désespérées et pour lui de les rendre belles. Dans un style très maîtrisé, il accompagne les efforts du père pour combler le vide laissé par ce départ : sous sa conduite, les activités de la journée s’enchaînent sans répit et chaque instant est chorégraphié par le cinéaste dans une mise en scène minutieuse. La virtuosité qu’il manifeste, portée par un tournage en pellicule qui nécessite exigences et inventions, raconte avant tout sa croyance dans la force d’un plan, d’une séquence pour dire toute la simplicité d’une vie, la douceur ou la vigueur d’un geste, la beauté d’un visage. Et cette mise en scène s’imagine avec ceux qu’il filme, comme une invitation à jouer.
Pascale Paulat et Christophe Postic
Co-directeurs artistiques du festival
des États généraux du documentaire à Lussas
Lire l'analyse de Cédric Mal à propos du film
"Le Pont des fleurs",
parue dans le n°64 (2008)
de la revue Images documentaires