Résumé
Elie, qui fut déporté à Auschwitz, décide en 1956 de retirer de son bras le tatouage faisant apparaître son matricule de déportation. Il garde cette parcelle de peau depuis 50 ans dans son portefeuille, jusqu’au jour où il se la fait voler.
L'avis de Tënk
La dramaturgie de "Élie et Nous" repose, comme "Nos Traces silencieuses", sur une peau marquée - ou plutôt ici, comment la perte de la marque remet en question une identité largement constituée par celle-ci ?
La peau constitue la surface, elle est le point de départ de Sophie Bredier pour fouiller ce qui gronde en profondeur sous elle. L'évidente gravité cohabite avec une drôlerie étrange, un peu glaçante aussi, surtout quand il s'agit de produire un faux pour attester de ce qui a été. Ce qui est certain, c'est que la peau (numérique) du film perpétue la trace du destin d'Élie, et la transmet pour toujours.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique