Résumé
La chasse à l’orignal, une tradition au Québec, est ici prétexte à fouiller l’âme québécoise et exalter sa parole. Dans un shack de Maniwaki, des citadins opèrent leur annuel retour à la nature… Plaisir de se mesurer aux éléments et de connaître ses limites. Expérience de la mort pour exorciser ses peurs et renouer avec la chaîne entière de la vie. Mais aussi transposition de mœurs sauvages de la meute au sein du groupe d’amis, où on a tôt fait de repérer une victime, un souffre-douleur qui sera soumis à la torture d’une impitoyable ironie.
L'avis de Tënk
Voici à nouveau le goût et le plaisir de Perrault pour la langue. Dans ce groupe de chasseurs isolés dans une cabane pour une semaine, elle est déliée et inspirée, alcoolisée et traversée de rires et de vannes incessantes. Perrault en joue avec délectation tout en restant attentif à la sincérité et à la complexité des rapports au sein du groupe. Il use avec grand talent de la capacité du cinéma à participer à ce petit théâtre à huis clos pour guetter les excès et les accès d’émotions, même puériles, des amitiés faussement viriles avec leur lot de trahisons et de réconciliations.
Pascale Paulat et Christophe Postic
Co-directeur·rices artistiques du festival
des États généraux du documentaire, à Lussas