Résumé
Lorsque le cinéaste apprend que son prochain film doit comporter du crime, du sexe ou des célébrités pour être financé, il prend les choses en main et commence un tournage chez lui, avec un casting de personnages liés à sa propre vie. Soit deux ouvriers anglais, employés pour remplacer la clôture de jardin entre la maison et celle des voisins pakistanais, la femme de ménage colombienne, et un sans-abri slovaque qui charme celle-ci pour qu’elle le laisse entrer. Chacun à sa manière éprouvera ses propres limites et son sens de l’hospitalité.
L'avis de Tënk
Et si la vie des gens ordinaires était plus intéressante que celle des serial-killers ? Partant de ce postulat, Mars Isaacs nous propose comme à son habitude un savant dosage entre empathie, humour pince sans rire et provocation. Il pousse ici le trait encore plus loin en faisant de sa maison le lieu d'improbables rencontres entre les représentants du melting-pot anglais : voisine pakistanaise voilée, artisan supporter d'Arsenal, femme de ménage mystique et sdf aux pieds sales, tous vont voir leurs valeurs et croyances mises à rude épreuve. Dans ce jeu aux entrées et sorties millimétrées, proche du théâtre de boulevard, le cinéaste ne s'épargne pas lui-même, mettant à jour ses propres velléités de mise en scène et de contrôle de ses personnages, mais aussi son ascendant économique et social. Conte drôle et cruel sur les limites de l'hospitalité, The Filmmaker's House est aussi un savoureux moment d'exploration des frontières de la mise en scène, du vrai et du faux et du cinéma.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk
