Résumé
Le cinéaste Giovanni Maderna, son fils Eugenio et la réalisatrice Sara Pozzoli s’aventurent dans les montagnes du Grigna en Italie du Nord. En parallèle on suit la grève des ouvrier·es de la société INNSE (Innocenti Sant’Eustacchio S.p.A., société de construction italienne spécialisée dans l’industrie lourde) à Milan, et l’évocation des souvenirs de Giovanni Grandis, producteur de musique notamment dans les années 70. Dans ce film, le cinéma et la vie se mêlent comme pour atteindre le ciel.
L'avis de Tënk
Il y a un désir au cœur du film : celui de perpétuer une relation père/fils au-delà des temps incertains que nous traversons. Ainsi, alors que la musique semble avoir cessé d'être la même, que les grandes usines des banlieues sont démantelées, que les derniers gestes politiques extrêmes parviennent (ne serait-ce qu'un instant) à catalyser l'attention des médias, quelque chose coule lentement et de manière impérissable : l'amour contradictoire et pourtant absolu d'un père pour son fils. Un banal voyage à la montagne devient le prétexte pour le réalisateur de mettre à nu sa difficulté à s'accommoder de la société, et dans l'ascension, il a l'illusion de tout laisser derrière lui. Le film avance sur une partition libre, réussissant à capter des moments de vérité et à construire un parcours qui concerne de nombreux pères aujourd'hui.
Daniela Persico
Programmatrice et critique