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68 min
France, 1979

Production : INA, Médiane films
Français

Les films de Jean Eustache



Résumé


Jean Eustache revient à Pessac “avec cette idée que si on filme la même cérémonie qui se déroule sous tous les régimes, toutes les Républiques, on peut filmer le temps qui passe […] je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d’abord celui de 79, ensuite celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de savoir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir”.

L'avis de Tënk


Il y a deux films : la Rosière 1968 et celle de 1979. Comme il y a deux parties dans "Une sale histoire", l’une mettant en perspective l’autre et démontant sa mise en scène. Le fait qu’il y ait deux films est un projet cinématographique et documentaire en soi, un peu comme celui de Gus van Sant faisant un remake de "Psychose" d’Hitchcock. Nous découvrons ce qui a changé dans la ville mais aussi dans la conception des mœurs. Filmer ainsi l’élection d’une jeune vierge, si possible pauvre, comme symbole de la vertu de Pessac c’est montrer comment chaque personne filmée joue et crée la société, comment la cité s’incarne et s’invente en chacun avec plaisir, bonne volonté, humour, panache et perfidie… C’est sans doute ici que le mot anthropologique est porté à son firmament. Un an avant, de l’autre côté de l’océan, Frederick Wiseman, en 67, filme "Titicut Follies". De part et d’autre ces cinéastes inventent un nouveau cinéma qui accorde aux gens filmés le statut d’acteurs essentiels de notre civilisation. Peu de cinéastes de fiction à l’époque ont eu une telle intuition…

Claire Simon
Réalisatrice

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