Résumé
Le conflit entre le Liban et Israël semble depuis 2006 avoir ôté toute possibilité de fiction. Celle-ci continue cependant à hanter cet essai, en contrepoint d’un réel omniprésent.
L'avis de Tënk
Les Israéliens cette fois-ci – en 2006 – ont évité de cibler les infrastructures électriques du pays. Probablement pour que les Libanais puissent voir et témoigner de leur propre mort, sur le petit écran, en direct.
(Posthume) semble vouloir échapper à cette mort. Il tente de fabriquer du cinéma et de faire triompher la poésie. Par des visages qui nous fixent devant la mer. Par les textes dits, par une musique qui discrètement prend sa place, par quelque chose d'imaginaire. Et puis la poésie se fait ensuite violemment détruire par une boule de démolition abattant des ruines. C'est comme une lutte, de reconstruire ce regard.
Dans les rues de Beyrouth, Ghassan Salhab avance, recule, en longs travellings. Les immeubles et les ponts sont en ruine. Tout est figé. Puis les travellings se superposent. À un certain moment, par son montage, Ghassan Salhab redonne vie à ces rues abîmées.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorialisation et co-directeur artistique de Tënk