Résumé
"La révolution ? T’as qu’à la regarder à la télé !", lance Farraj à Anna quand les premières manifestations éclatent en Egypte en janvier 2011. Alors qu’un grand chant révolutionnaire s’élève de la place Tahrir, à 700 km de là, au village de la Jezira, rien ne semble bouger. C’est par la lucarne de sa télévision que Farraj va suivre les bouleversements qui secouent son pays. Pendant trois ans, un dialogue complice se dessine entre la réalisatrice et ce paysan égyptien : lui, pioche sur l’épaule, elle, caméra à la main. Leurs échanges témoignent du ballottement des consciences et des espoirs de changement : un cheminement politique lent, profond et plein de promesses…
L'avis de Tënk
"Elle s'obstine à me filmer !", se moque Bata’a assise au milieu de ses moutons. Rajustant son voile, elle n'en revient pas que cette française non mariée et sans enfants s'intéresse à elle… Dès l'ouverture, le ton est donné. Anna Roussillon a choisi d'être dans ce village du delta du Nil bien avant la révolution et maîtrise parfaitement la langue arabe. C'est l'extrême justesse de la relation qu'elle tisse avec les habitants qui fait la réussite de son film. À travers des dialogues savoureux et drôles, nous suivons le cheminement de Farraj, de ses enfants et voisins. "Qu'est-ce que la révolution va changer ici ?"
Un cinéma intime et politique qui parle à chacun de nous. 3 ans après sa sortie en salle, "Je suis le peuple" reste un film à découvrir absolument !