Tornades est un film qui ne se laisse pas cerner immédiatement, qui nous laisse miroiter un sujet et une piste de lecture pour finalement nous surprendre et nous emmener tout autre part : les tornades et le fantasme des états-uniens pour elles sont un sujet en trompe l’œil, un prétexte pour pénétrer dans cette société américaine, un prisme d’observation pour en révéler les contradictions et les excès.
C’est une critique maligne, subtile et grinçante que propose ce film. Il rend criards des éléments de vie quotidienne qui révèlent au fil du film leurs allures de quasi science-fiction : la voix d’une compagnie d’assurance rôde dans les allées pavillonnaires ; des JT se délectent des catastrophes naturelles ; la chasse aux tornades comme attraction touristique ; des burgers vendus aux rescapés…
Les tornades semblent cristalliser le goût pour l’obscène et la catastrophe d’une société qui court obstinément après ces phénomènes destructeurs et, plus métaphoriquement, à sa propre perte.

Marie Cornen
Assistante de production et de diffusion chez Tënk