Résumé
Dans son prochain film, Barbie aimerait arborer la ceinture que Kimpa Vita portait lors de son immolation en 1706. Elle débarque à Kinshasa pour s’en procurer. Dans la capitale congolaise, Captain America se charge de sa sécurité et Djo S, qui se vante d’avoir été fixé sur tous les films à succès tournés à Kinshasa, est son guide personnel. Dans sa quête, Barbie redécouvre l’histoire de Kimpa Vita, cette héroïne congolaise que plus d’un qualifie de Jeanne-d’Arc d’Afrique.
L'avis de Tënk
Kimpa Vita fut condamnée pour hérésie et brûlée sur un bûcher. Elle avait fondé le mouvement antonianiste, sorte de syncrétisme entre catholicisme et religions traditionnelles du Kongo, alors sous domination portugaise. Les messianismes congolais comme le matsouanisme ou le kimbanguisme, toujours actifs aujourd’hui, font référence à la figure de Kimpa Vita. C’est ce fond historique de résistance que détourne savoureusement Nelson Makengo dans le cadre de Kinshasa Collection, un programme allemand sur la sape et le cinéma se définissant comme « un tour de montagnes russes à travers le vrai et le faux ». Bandal est le quartier des artistes : on ne s’y étonne pas trop de voir un homme élégant pousser une poupée Barbie ! Surtout devant une caméra. Le premier fils de Lumumba non plus… L’Histoire est là, ancrée dans le présent par l’artifice d’une enquête hallucinée. Elle devient si réelle qu’on s’enthousiasme pour cette héroïne du 18e siècle qui menaçait le pouvoir des missionnaires !
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
