Résumé
La série de vidéos “Notre corps est une arme” représente des individus qui affirment le corps comme lieu de résistance politique et sociale. Le titre de la série reprend une réplique de la vidéo Grévistes de la faim, où une militante communiste turco-kurde, handicapée à la suite d’un jeûne à mort affirme : « notre corps est une arme, un fusil chargé qui fait feu pour la victoire ».
Dans “Gerilla”, les guérilléros kurdes du PKK filment leur propre quotidien à la frontière de l’Irak et de la Turquie. La guerre filmée du coté des rebelles. Une caméra presque organique qui enregistre les sensations sans aucun spectacularisme. Les images de guerre au Kurdistan se confrontent aux images de réfugiés Kurdes dans les rues de Paris, interrogeant différentes stratégies de construction d’une identité communautaire, teintées d’idéalisme et de romantisme au cœur de la violence politique et sociale.
L'avis de Tënk
Le premier film de la trilogie "Mon corps est une arme" de Clarisse Hahn s'intitule "Desnudos", "nus" en espagnol. Ce qui pourrait bien aussi qualifier les trois films qui ont quelque chose de dénudé : sons directs synchrones ou silence, images techniquement fragiles, archives brutes (et brutales). Comme si la modestie formelle était la plus juste façon de rendre compte de combats souvent menés dans le dénuement. Ils nous paraissent alors magnifiquement déterminés, comme ces Indiens sans terre qui manifestent nus, beaux, comme la danse de ces combattants kurdes, bouleversants, comme ces deux prisonnières qui décrivent face à la caméra les terribles séquelles de leur grève de la faim.
Vladimir Léon
Réalisateur, producteur