Résumé
Dans les films israéliens et américains des années 60 à 90 tournés à Jaffa, tous les protagonistes sont effacés des images originales, ne laissant derrière eux que le décor vide de la ville. Quelqu’un revient à Jaffa, comme il pourrait revenir dans tout autre endroit après une catastrophe. Ce quelqu’un, c’est moi, ce sont mes grands-parents, c’est un photographe, c’est un composé de toutes les figures marginales. C’est la mémoire elle-même qui filme. La mémoire de tout l’arrière-plan sauvé de l’écran.
L'avis de Tënk
Derrière la fiction, il y a toujours la possibilité d’une autre fiction, d’un autre récit qui peut surgir par effraction – la plus forte manifestation du réel. Dans cette recomposition des souvenirs – qui pourrait être une traduction de Recollection – le retour se fait rêve cette fois, confondant passé et présent, se souvenant et rejouant des émotions, resynchronisant des temps désynchronisés. Ou comment revenir hanter et peupler l’espace dans un rêve fébrile et troublant : une errance visionnaire envoûtante.
Pascale Paulat et Christophe Postic
Co-directeur·rices artistiques du festival
des États généraux du documentaire, à Lussas