Scrutant une œuvre qui s’intéresse à des détectives du dimanche, Chloé Galibert-Lainé oscille elle-même entre la position de l’artiste et celle des enquêteurs. Sa voix parfois hésitante et la mauvaise qualité des enregistrements sonores qu’elle utilise donnent une impression d’amateurisme, qui la rapproche des internautes cités par Chris Kennedy. Mais le personnage qui se dessine ainsi est-il réel ? La musique qui tourne en boucle entretient le mystère et nous incite à rester sur nos gardes. Alors qu’elle se penche sur des analyses d’images qui paraissent tantôt libératrices, tantôt aliénantes, Chloé Galibert-Lainé semble contaminée par cette ambiguïté. Sous le patronage de Witold Gombrowicz, elle figure avec humour un vertige éminemment contemporain, jusqu’à un twist final digne d’un bon thriller, qui vient jeter une nouvelle lumière sur le chemin parcouru.

Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma