Résumé
Des bourgs, des champs, des églises, des talus et des haies, 35 kilomètres carrés largement consacrés à l’élevage et aux cultures. 1958. Une famille de paysans en habits du dimanche face à l’objectif du photographe pour les noces d’or des plus vieux. 2018. Les étables ont fait place aux hangars de production, les clôtures électriques ont remplacé les haies. Mais toujours, la terre, l’animal, l’eau, le sang, la merde… Les plus jeunes de la photo s’apprêtent à prendre leur retraite d’agriculteurs. D’une époque à l’autre, mutations et persistances racontent ce monde et ses pratiques au coeur desquelles le progrès résonne avec l’image de soi.
L'avis de Tënk
Damien Monnier ancre son film dans une photographie. Elle est l'origine, le repère temporel, la matrice, l’ancrage historique du documentaire. Elle contribue ainsi, comme une image récurrente, à structurer le récit. Mais plus profondément elle devient l’âme du film - comme on dit l'âme d'une corde. Probablement parce que la photographie fixe un temps de certitude, celle d’une communauté paysanne finissante. Elle montre un temps disparu, et charge le passé d’une dimension poétique et nostalgique. Un monde perdu va faire place à la croyance en l’avenir d’une agriculture intensive dont le film mesure aujourd’hui l’hérésie écologique.
Jean-Marie Barbe
Producteur, coordinateur éditorial de Tënk
et co-fondateur des États généraux du film documentaire de Lussas