Résumé
Par une chaude journée d’été, une bande de garçons de la banlieue de Rome jouent et rient dans une des nombreuses rivières qui entourent la ville. La caméra les scrute, les approche, révèle les gestes et les regards, et les enveloppe d’une sorte de danse visuelle, tandis que les mots du commentaire - confié à la sensibilité poétique de Pier Paolo Pasolini - racontent les histoires, les désirs, les rêves, l’avenir.
L'avis de Tënk
Quatre ans après “Ignoti alla città”, Cecilia Mangini pénètre à nouveau le territoire des “ragazzi”, celui du terrain de jeu aux portes de la ville de ces jeunes enfants laissés-pour-compte. Sur les berges de l’étang marécageux des Borgate, la caméra épouse leurs jeux au plus près des corps, sublimés par des cadrages serrés, un montage alerte et une musique composée par le fidèle Egisto Macchi. Le texte est écrit à la première personne : un “je” qui s’approprie l’histoire et le dialecte de ces jeunes et pose un regard d’adulte sur ce temps de l’enfance où l’on brave tous les interdits. Cette composition poétique déborde de la joyeuse vitalité propre à ce temps de l’insouciance et de la provocation. Le temps de la révolte que l’on pressent dans “Ignoti alla città”, n’est peut-être pas très loin.
Christophe Postic et Pascale Paulat
Co-directeurs artistiques du festival des États généraux du documentaire à Lussas