Résumé
À 75 ans, Émilienne refuse de quitter Doel, en Belgique flamande. Le village, coincé entre la centrale nucléaire et le port d’Anvers, doit être démoli pour élargir le port. Peu à peu, Émilienne voit sa ville prendre des allures de ville fantôme. Sera-t-elle finalement obligée d’abandonner Doel elle aussi ?
L'avis de Tënk
Comme souvent en cinéma direct, la force motrice des films vient de leur capacité à piéger sur la durée la transformation qu’opère le temps sur les choses humaines.
Si j’aime autant ce film, qui a reçu le Grand Prix au festival Ânûû-rû Âboro de 2012, c’est qu'il va bien au-delà d’un juste enregistrement de l’existant, probablement car nous sommes du côté des perdants et qu’ils sont magnifiques. Leurs figures pourtant très proches de l’archétype échappent au déjà-vu. La beauté du noir et blanc, la douceur des plans d’intimité y sont pour beaucoup. Quant à la brume mélancolique qu’installe une très belle partition sonore, elle est traversée sans cesse par la lumière que dégage la vitalité de l’ange de Doel. Il s’agit là d’un hymne à la vie et d’une célébration de l'humble résistance à la destruction. Un inoubliable coup de cœur !
Jean-Marie Barbe
Réalisateur, producteur à Ardèche Images Production