Résumé
Un petit village dépeuplé de l’Aude, un vieux couple confie à la caméra du “vacancier”, simple caméra à ressort, les souvenirs d’un autre temps : la guerre, la maladie, la mort… Le cinéaste néerlandais construit le film comme un recueil d’images autonomes qui, réunies, composent son univers mental : le bonheur familial, fragments de quelques-uns de ses films antérieurs, hommage au saxophoniste Ben Webster, deux poèmes des grands poètes contemporains Remco Campert et Lucebert, un portrait du grand-père du cinéaste qui lui avait appris la photographie dès l’âge de douze ans…
L'avis de Tënk
En 1974, Johan van der Keuken a trente-six ans, trois enfants et a déjà réalisé certains de ses plus beaux films. Dans “Les Vacances du cinéaste”, il s’autorise à filmer la légèreté des jours passés en famille dans un village du Sud de la France. Les pas mal assurés de son dernier fils, le “P’tit gros”, côtoient ceux du voisin atteint de la maladie de Parkinson. On assiste à la rencontre de deux âges de la vie, de deux mondes, celui des vacanciers hollandais et des derniers habitants du hameau délaissé par les jeunes. Dans une grande liberté d’association, le cinéaste compose une réflexion sur la vie, la mort, le temps qui passe. Et sur les notes douces amères du saxophone de son ami Ben Webster, disparu quelques mois plus tôt, on savoure ce mélange de gravité et de légèreté. La magie d’un éternel présent figé sur la pellicule. Des images inoubliables, sur le cinéma et la vie, tout simplement. Pour nous, le “P’tit gros” aura toujours trois ans.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk