Résumé
L’assemblée générale annuelle est l’occasion d’une visite du bâtiment comme de débats animés sur le fonctionnement de Tënk. À Paris, Jean-Marie Barbe défend le projet d’aider à produire des films. Au village, tandis que les vignerons Manu et Vincent s’occupent de l’expédition de leurs vins, l’agriculteur Patrice Bauthéac et sa compagne se marient et l’équipe de Tënk fait face au manque de temps et d’argent (épisode 7). Le déménagement vers le bâtiment se prépare et avec lui des solutions financières pour rembourser un prêt. Jean-Marie Barbe tombe malade et son absence crée un grand vide (épisode 8). Éva a été recrutée comme responsable artistique. En mal de trésorerie, Tënk cherche de nouveaux fonds propres. Le maire Jean-Paul Roux ramasse ses cerises depuis un mois avec des ouvrières marocaines (épisode 9). Installée dans le bâtiment, l’équipe débat sur des questions éthiques. Certains quittent Tënk, d’autres s’interrogent sur la surcharge de travail perpétuelle. Patrice et Toussaint rangent les pommes à vendre. En face, le bâtiment « L’Imaginaïre » est inauguré avec les habitants. Jean-Marie se projette dans cent ans, évoquant « pour la suite du monde ! », référence au film québécois de 1962 de Pierre Perrault et Michel Brault (épisode 10).
L'avis de Tënk
Situé dans le Sud de l’Ardèche, Lussas, environ 1000 habitants, accueille depuis la fin des années 70 diverses activités autour du film documentaire (festival des États généraux du film documentaire, enseignement, production, diffusion, centre de ressources, etc.). La plupart ont vu le jour sous l’impulsion de Jean-Marie Barbe, enfant du pays et figure locale, dont les parents tenaient l’épicerie du village. De 2015 à 2018, Claire Simon a posé sa caméra dans nos murs, afin de suivre la création de Tënk. Captant le quotidien et les moments forts de la mise en place de la plateforme, la série excède ce seul angle pour embrasser la vie des deux villages. Car si un seul est désigné par l’intitulé, deux villages se révèlent cohabiter et s’interpénétrer : le rural et le documentaire. De l’un à l’autre, des dissemblances et des points communs apparaissent. Reviennent les cruciales questions financières, le souci de trouver un sens à chaque projet, ou encore un désir de cohérence entre les valeurs défendues et leur mise en œuvre. Chronique au long cours, “Le Village” donne à voir sous la forme d’une comédie humaine passionnante des mondes souvent invisibles et traversés de paradoxes. La question de la transmission, comme celle des rapports de hiérarchie affleurent dans nombre d’épisodes. Surtout, en offrant le regard sans angélisme d’une cinéaste sur le territoire qu’elle scrute, “Le Village” rappelle la capacité du cinéma à influer sur le réel, à le transformer, le façonner. Au-delà du témoignage, à mille lieues de l’autopromotion, il se dit comment le documentaire agit sur le monde. La série elle-même en vient à participer à l’avenir des villages (et, donc, de Tënk !), en bouleversant parfois ce qui s’y joue.
L’équipe éditoriale de Tënk