Résumé
Le cap Korakas, à Lesbos, fait face à la Turquie. Chaque jour, des milliers d’exilé·es débarquent sur cette plage et marchent jusqu’au village de Kleio, première étape de leur périple européen. Entre rejet et identification, l’arrivée de “ceux·elles d’en face” bouleverse le village et ses habitant·es, dont les ancêtres, eux-mêmes réfugié·es, sont également venu·es “d’en face” par la mer. Ces histoires s’entrecroisent et donnent lieu à d’étonnants jeux de miroir.
L'avis de Tënk
C’est suite au témoignage d’une proche revenue d’une île de la mer Egée que les membres de Cinemakhia (des mots grecs “cinéma” et “alliance”) ont décidé de créer ledit collectif. Tou·tes ayant, dans un cadre militant, professionnel ou personnel, été amené à s’interroger sur les politiques d’accueil et les conditions de vie réservées aux migrant·es, ils ont souhaité initier un projet commun : un film sur l’accueil et/ou le rejet des exilé·es qui s’intéresse à la position complexe des communautés locales tiraillées entre solidarité et rejet, ballottées entre le spectacle de la détresse et leur propre précarité économique et sociale. Le film se consacre aux chamboulements et reconfigurations engendrés par la venue quotidienne de milliers de migrant·es à Kleio, village de Lesbos. Cet afflux a scindé l’île en deux : d’un côté, celles et ceux qui rejettent les réfugié·es, “ceux d’en face”, et de l’autre, celles et ceux qui ouvrent leur table, distribuent des vêtements, dénoncent l’île “prison d’âmes”. Ce film offre un nouveau point de vue et pose la question de l’hospitalité, de ses stigmates et de ses conséquences.
L’équipe du festival de Douarnenez