Résumé
En 1964, André Robillard s’est mis à fabriquer des fusils avec des matériaux de récupération ramassés au hasard de ses promenades dans l’hôpital psychiatrique où il vivait. Aujourd’hui, à 87 ans, André demeure toujours à l’hôpital où il est entré à l’âge de neuf ans. Il y a 78 ans. Entre temps, il est devenu un artiste internationalement reconnu du champ de l’Art Brut, mais aussi musicien et acteur d’un spectacle inspiré de sa vie.
L'avis de Tënk
Faire retour sur des images et des lieux est une composante essentielle du cinéma de Henri-François Imbert. Sa rencontre et conversation avec André Robillard datent de 1993 – le court métrage André Robillard, à coups de fusils, que l’on peut considérer comme le début d’un travail commun, partagé dans une forme de fraternité._ _Ce premier film se focalisait sur la production artistique de cette importante figure de l’art brut ; place ici au quotidien, à l’expérience de l’internement. Son “chemin” et sa parole tranchante croisent de façon passionnante les évolutions du regard sur la folie depuis l’après Deuxième Guerre mondiale qui voit naître la psychothérapie institutionnelle. Mais en paraissant faire un pas de côté par rapport à la création artistique, le moindre détail de cet environnement fait figure de possible indice sur ce qui peuple intérieurement André Robillard, un imaginaire sans cesse ressassé, reformulé, mis en forme.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique