Résumé
Dans une ville industrielle belge, Charleroi, un commissariat de police. Le réalisateur a suivi pendant plusieurs mois le travail préventif de quelques policiers. “Allô Police ? Pouvez-vous venir ?” : des plaintes, des tapages, des différents, des constats d’adultère, des bagarres, des vols, etc. Les policiers pratiquent la prévention, essaient “d’arranger les choses” entre les gens, un travail d’assistance sociale… Derrière cette “comédie de mœurs” se profilent la violence, la souffrance, la mort, le vol, le viol, l’adultère, la peur, l’angoisse, le désarroi face à ces “flics” de bonne volonté hébétée de ne savoir quel rôle jouer : le psychothérapeute, l’assistant social, le juge de paix…
L'avis de Tënk
Comment évoquer le cinéma documentaire belge sans convoquer la figure de Manu Bonmariage ? Ancien caméraman et réalisateur à la RTBF, il est l’un des premiers cinéastes à creuser les possibilités du cinéma direct en Belgique. Dès le départ son attention se porte naturellement vers les lieux où il n’est pas aisé d’entrer avec l’image : la prison, l’asile, l’usine, le commissariat de police, les lieux du pouvoir, la mine… et s’intéresse à ceux que la télévision de l’époque n’écoutait que trop peu : les ouvriers, les marginaux, les précaires, les détenus, les sans-abris… En explorant les friches et interstices de la société belge, comme dans "Allo Police" où il suit une équipe de police dans les quartiers pauvres d’une ville sidérurgique en déclin, Manu Bonmariage dévoile de petits théâtre humains hauts en couleurs, entre tragégie et comédie, dans un style direct qui a pu en déconcerter plus d’un.
Javier Packer Comyn
Secrétaire général du Centre de l'audiovisuel à Bruxelles - CBA