Résumé
Une scène, un cercle, un “ron” ! Anne, Carpanin, Francky et d’autres poètes s’y succèdent. Leur langue créole claque, leurs pieds vibrent sur la terre basaltique en mémoire aux ancêtres. “Oté fonnkézèr, detak la lang, demay lo kèr” (Oh poète, débloque ta langue, démêle ton cœur), souffle Axel. Si la poésie avait cet étrange pouvoir d’aider à panser les plaies et les injures de l’Histoire, si elle était une manière d’être au monde, alors, sur l’île de La Réunion, elle se nommerait “fonnkèr” (fond’cœur).
L'avis de Tënk
Nos corps frémissent aux sons des mots des poètes et poétesses fonnkèr. Cette poésie créole, clamée en cercle secoue l’histoire enfouie de l’île de la Réunion, son douloureux passé coloniale et son identité métissée. Une douceur âpre parcourt le film, qui rend hommage à cette langue issue de l’esclavage, qu’on a fait taire. Elle n’est officiellement reconnue comme langue régionale qu’en 2014. Sophie Louÿs raconte cette résistance souterraine, qui n’a jamais cessé, en nous donnant à entendre sa beauté salvatrice.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice