Il y a de l’archéologie dans le cinéma de Dominique Cabrera. Des vestiges et des traces. Celles qu’on laisse, celles qu’on cherche. En remontant les souvenirs de la tour du val Fourré, Dominique Cabrera fait le portrait sensible des habitant·es d’une cité avant destruction. Et c’est la vie qui s’installe à nouveau dans les appartements vides, joue dans les couloirs, toque à la porte des voisins. Avec une grande délicatesse, la cinéaste accueille ce qui affleure – fragile parfois – dans la joie, la douleur, la nostalgie. Ce qui se dit, ce qui se tait. La somme bouscule, bouleverse, émeut, s’illumine aussi quand les enfants s’en mêlent. La chronique alors, de souvenirs mêlés refait communauté, humanité même. Superbe.

Stéphanie Bartolo
Ancienne responsable des événements cinéma et littérature au Palais de la Porte Dorée