Résumé
Une enseignante d’art raconte l’histoire singulière de son étudiante E., une jeune femme étrange dont les performances conceptuelles et l’existence singulière la déroutent. Combinant récit fictif, anecdotes personnelles et conversations privées, Communicating Vessels explore les façons dont nous nous influençons les uns les autres : bonnes ou mauvaises, mais toujours urgentes et nécessaires.
L'avis de Tënk
Un film en forme de ruban de Möbius : à mesure que se déroule le récit délivré par la voix qui nous guidera tout au long de Communicating Vessels, la linéarité laisse place à une construction beaucoup plus troublante, pleine d’imbrications et d’effets de boucle, qui donnent corps à un rejet des hiérarchies entre enseignante et élève, filmeuses et filmées, œuvres et spectateurices. La performance que l’on voit au début du film – une femme tentant de reproduire la figure qu’une autre lui dessine dans le dos – s’avèrera après-coup être l’œuvre de E., l’étudiante en art dont il est question ici mais aussi, à l’origine, une performance de Dennis Oppenheim. Entremêlant de façon indiscernable fiction et faits réels, Communicating Vessels cherche une vérité dans l’émotion présente et son mouvement perpétuel : face à l’écran, nous devenons les vases communicants du titre, recevant la singularité du film et y projetant la nôtre.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma