Ce film comporte des sous-titres, mais pas de parole.
Le double sous-titrage est une demande de la cinéaste.
Résumé
Au moyen d’extraits de films amateurs, Obscure White Messenger se construit autour de l’histoire de Dimitrios Tsafendas, l’homme qui a assassiné, en 1966, H. F. Verwoerd, Premier ministre sud-africain et « architecte de l’apartheid ».
L'avis de Tënk
Du récit aux archives, de l'intime à l'histoire collective.
Un fait divers de taille raconté à la première personne. Entrer dans la peau de l'histoire. Un film qui s'infiltre, l'impression d'entrer dans l'esprit et le corps du narrateur, qui raconte son acte criminel, celui d'avoir tué en Afrique du Sud « l'architecte de l'apartheid », un crime politique, raconté à l'échelle d'un homme.
Ce récit qui relie l'histoire intime à celle de tout un pays, s'élabore par une mise en relation d'images super 8 amateures, qui le rendent familier. Le récit en question est un texte, qui n'existe que par l'écrit. Cependant il demeure comme une voix, qui se dépose intérieurement. Une expérience troublante entre l'intériorité du spectateur et celle du narrateur.
L’errance identitaire et politique ronge le protagoniste de l’intérieur. Le ver solitaire qui l’habite est-il une métaphore de son mal-être ? Une dérive vers la folie ? Ce récit dilue toutes les frontières. Comprendre depuis l’intériorité comment la condition sociale et politique d’un système colonial, liberticide, rend fou.
Esther Mazowiecki
Coordinatrice des ateliers et pratiques amateures à Ardèche images à Lussas